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Quand la machine à rêve devient la machine à fric


Amandine Beau, Mickey pique sous, janvier 2022

Disney est sans doute le studio d'animation le plus connu et reconnu au monde. Vous et moi avons rêvé au moins une fois devant un de ses films d'animation. La firme conquit aussi bien les petits que les grands, en ciblant un public toujours plus large.

Quand en 1923 les frères Walter et Roy Disney créent leur petite entreprise de dessin animé, et leur tout premier personnage Oswald le lapin chanceux en 1927, ils n'avaient sûrement pas en tête de s'emparer du monde du cinéma. Mais observez ce qu'il en est aujourd'hui. Non seulement Disney domine, mais il domine de la pire des manières. Rachat de concurrence, fraude, corruption, procès, un monde bien obscur se cache au milieu de toutes les paillettes artificielles que crée l'entreprise multi-milliardaire. Sérieusement, peut-on encore parler d'art à cette échelle ? Disney a malheureusement détruit cette notion. Si un studio commence à lui faire de l'ombre, c'est le rachat immédiat. Pixar, Marvel, Star Wars, plus récemment la 21st Century Fox, et HAMILTON QUOI ! combien d'autres peut-on en citer !? Ces studios, avant libres de touteS créationS se trouvent bridés par le cadre étroit de Disney, virant sans remords toute trace d'homosexualité, de travestissement, ou personnage pouvant dégrader leur image. Bien sûr, cela est inadmissible. Si l'on a pu voir dans le film Cruella sorti récemment un univers punk, réaliste, où tout n’est pas tout rose, avec des personnages ouvertement gay, c'est uniquement car Craig Gillespie était à la réalisation et qu'il a joué de sa notoriété pour obtenir plus de droits artistiques. Mais la notoriété ne fait pas tout. George Lucas, ça vous parle ? Réalisateur de Star Wars, rien que ça, et pourtant usé jusqu'à la moelle par le studio pour continuer à tirer profit de son œuvre qui devait pourtant s'arrêter à l'épisode 6. Rappelons qu'aujourd'hui nous comptons neuf épisodes et qu'une quatrième trilogie est en route, ça promet... Et des suites bidons de films à succès, on en a à la pelle ! Parmi eux, Cendrillon 2, Cendrillon 3, La Belle et le Clochard 2, la Petite Sirène 2, la Petite Sirène 3, le Roi Lion 2 (mais celui là est assez cool ) et le Roi Lion 3 sans parler des cinq suites de la Fée Clochette et des six suites de Winnie l'ourson, nan mais si c est pas de l'exploitation de filon, ça ! On peut aussi citer les remakes des classiques, tous en jolie 3D et comme par hasard disponibles uniquement sur Disney+ histoire de vider les portes monnaies des fans. Mais soyons franc, simplement par nostalgie, nous fermons les yeux sur tout ça. Disney nous a toujours fait rêver, et fera rêver nos enfants dans plusieurs générations encore. Mais jusqu'où tout cela va aller ? Ne serait-on pas en train de créer le premier monopole en terme d'art ? Et même si nous luttons pour préserver cette notion de liberté qui me tient beaucoup à cœur en tant qu'artiste, que faire contre une horde de fans hystériques qui se battront corps et âme pour conserver leurs précieux dessins animés d'enfance...? et plus que ça, qui sommes nous face à Disney, le géant qui gagne tous les procès? Dans notre monde où les films sont fait pour être achetés plus que regardés et où les toiles sont désormais des chèques fait d'acrylique ou de gouache, sommes nous encore capables de regarder l'art comme ce qu'il est vraiment, de la même manière que nous le voyions étant enfants ?


Amandine BEAU

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