Commençons par le commencement : Whang-Od c’est qui ?
Whang-Od de son vrai nom, Maria Oggay,
est une artiste tatoueuse philippine de 105
ans. Elle est née le 17 février 1917.
Elle est considérée comme la dernière
« mambabatok » dans le peuple butbut,
un groupe ethnique des khalingas.
On peut voir que ses bras sont ornés de motifs sans
signification particulière.
Elle a commencé à tatouer à 15 ans, son père
lui ayant appris très tôt. Elle s’est révélée être
très douée et devient rapidement la tatoueuse numéro un. Elle fait même
parler d’elle dans les villages voisins. Et pourtant, elle reste une des rares
femmes mambabatok. Elle se fait tatouer pour la première fois
vers l’âge de 15 ans, par Wagay, un vieil homme du village voisin Ngibat.
Penchons-nous maintenant sur sa tribu
Tout d’abord, on sait que les Kalingas étaient des chasseurs de têtes. Dans leur tribu, on sait également que les femmes tatouées étaient plus belles aux yeux des hommes. Dans cette tribu, chaque homme qui avait tué un ennemi devait se faire tatouer un aigle sur le torse. Et pour les femmes, il était coutume d’orner leurs bras une fois atteint l’âge de la puberté afin de les rendre plus séduisantes.
Une technique ancestrale
La raison pour laquelle Whang-Od tatoue toujours avec cette technique n’est pas due à une incapacité : c’est simplement un choix. Avant de tatouer quelqu’un, elle répète un chant pour protéger le tatoué d’éventuels dommages spirituels. Après cela, elle se lance dans un rituel vieux de mille ans, elle prépare le whiyyu (l’encre), elle récure la suie et la mélange avec de l’eau dans un bol en noix de coco. Elle martèle le liquide avec un tubercule de patate douce et, avec une tige de riz, elle trace le motif souhaité sur la peau. Ensuite, elle plonge le gisi dans l’encre, l’épine d’orange fixée à un bâtonnet et tape légèrement sur ce premier bâtonnet avec un deuxième.
Et moi, qu’est-ce que j’en pense ?
Je trouve que cette technique est assez fascinante, mais comme le handpoke dans le tatouage actuel, je pense qu’elle est assez douloureuse. Je trouve aussi les croyances des Kalingas très intéressantes à étudier. Je trouve aussi le cas de Whang-Od unique. Logique me direz vous : il est déjà rare que les gens atteignent les cent ans et pourtant elle l’a fait, et elle a fait mieux, elle tatoue encore. Honnêtement, vous pensez en être capable dans le futur, vous ?
Leïa MERCIER
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