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Buffy contre les vampires: La nostalgie des années 90...


Gief, "Buffy", acrylique sur toile, 2018. D'après l'oeuvre de Joss Whedon, "Buffy contre les vampires".

Véritable trésor de la culture populaire des années 90, « Buffy contre les vampires » est bien plus qu’une simple série télé : elle transcende tout simplement ce genre considéré parfois comme un art mineur. Lancée en 1997, la série se démarque par une écriture intelligente, laissant entrevoir au sein de chaque saison une progression dramatique parfaitement bien construite. Elle peut également compter sur une héroïne charismatique : Buffy Summers, lycéenne de 17 ans, douée de pouvoirs surnaturels et qui a pour mission de combattre les forces démoniaques.

A travers ce personnage, Joss Whedon, le réalisateur de la série, souhaite tordre le cou aux préjugés en réalisant un film d’horreur où la jeune fille blonde ne serait ni victime ni naïve.



Dans « Buffy », tout n’est que métaphore

Gief, "Spike et Drusilla", acrylique sur toile, 2018. D'après l'oeuvre de Joss Whedon, "Buffy contre les vampires"

Au-delà d’une simple histoire de lutte entre le Bien et le Mal, « Buffy contre les vampires » se révèle être une métaphore du passage de l’enfance à l’âge adulte avec toutes les difficultés et les tensions intérieures que cela peut impliquer. Dans « Buffy », tout n’est que métaphore : les méchants vampires aux dents acérées ne reflètent finalement que nos angoisses intérieures : des monstres qu’il nous faut affronter continuellement. Le loup garou reflète la part d’animalité de l’homme et la mort est souvent perçue comme un passage, la transition d’un état à un autre. La métaphore est également utilisée pour évoquer les nombreux problèmes que peuvent rencontrer les adolescents. Ces problèmes prennent souvent l’apparence du fantastique et du monstrueux et nous amènent finalement à nous interroger sur nos propres démons (Un élève timide et solitaire peut facilement prendre l’apparence d’un fantôme, invisible aux yeux de ses camarades). Si la série nous plonge dans un univers fantastique peuplé de zombies et de magiciens, elle n’en demeure pas moins le réceptacle de nos angoisses les plus profondes. C’est en cela que l’œuvre de Joss Whedon est particulièrement intéressante : elle résonne en chacun de nous car chacun peut facilement s’identifier aux personnages. Les histoires, contées au fil des saisons, nous ramènent toujours à notre propre vécu.


Un parcours initiatique

Gief, "Willow", acrylique sur toile, 2018. D'après l'oeuvre de Joss Whedon, "Buffy contre les vampires".

Formée par son observateur qui l’entraîne à combattre le Mal, l’héroïne incarnée par l’actrice Sarah Michelle Gellar, doit affronter de nombreuses épreuves qui s’inscrivent comme un véritable parcours initiatique au cours duquel elle perdra ses illusions. Condamnée à tuer les vampires dans les cimetières entre deux cours de biologie, Buffy nous donne l’impression de porter à elle seule le poids du monde sur ses épaules. Cette lourde tâche qui lui a été confiée apparait comme autant de responsabilités à assumer et auxquelles on ne peut se soustraire. Si les premières saisons se déroulent au lycée, cocon familial où l’héroïne est toujours entourée de son groupe d’amis, la suite de la série voit Buffy évoluer progressivement vers l’âge adulte, endossant toujours plus de nouvelles responsabilités. Au-delà des vampires, elle devra également affronter les échecs (affectifs et professionnels) et les tragédies de la vie.

Gief, "Buffy contre les vampires", acrylique sur toile, 2017, d'après l'oeuvre éponyme de Joss Whedon.

A l’inverse de Peter Pan, Buffy ne peut rester éternellement au Pays imaginaire. Paradoxalement, c’est avec nostalgie que les trentenaires peuvent aujourd’hui redécouvrir une époque révolue, celle de leur enfance quand, à la sortie de l’école, ils se précipitaient devant l’écran de télévision pour suivre les aventures de leur héroïne préférée !


Jeoffrey FORGEAT

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